Kathleen ne dit jamais non à un moment au Trois Balais, il est très précieux et elle y retrouve souvent une très bonne amie et collègue à elle : Abigaël.

Lorsqu’elle s’assoit avec sa bonne bieraubeurre à la main, elle est pratiquement sûr que ça va être pour elle un très bon moment de détente. Elle n’attend que ça, loin des responsabilités, loin de ce que Electra lui fait penser. Electra. Black, son prénom fait partie des nombreuses petites étoiles dont celle ci, beaucoup plus démarqué, beaucoup puissante que les autres et elle ignore pourquoi elle pense cela. Les choses sont surement différentes dans une réalité alternée mais dans celle-ci, elles ne sont pas faîtes pour pouvoir passer quelques minutes ensemble. C’est clairement impossible et il ne faut pas se voiler la face : Elle n’est pas à la hauteur de la famille Black. Si elle n’a jamais remis en doute la puissance de sa famille, elle n’a jamais prétendu être supérieur pour autant. C’est douloureux, mais c’est comme ça. Elle boite dans sa pichet, elle laisse sa langue passer sur ses lèvres mouchetées de mousse délicieusement parfumée.

Dans le champs de sa vision, elle peut voir un couple s’étreindre à une table, un peu plus loin, perdu entre les tables bondées d’amis discutant joyeusement de leur semaine, un autre couple qui s’embrasse. C’est fou comme ça donne envie mais si elle s’imagine dans les bras d’une personne, c’est automatiquement sa petite voix intérieur qui lui rit au nez. Son état d’esprit d’aujourd’hui est clairement négatif et c’est peut-être malheureux d’insinuer qu’elle n’aura probablement droit qu’à un second choix, par toute son excellence. De toute façon, il n’est pas tout à fait certain que ses sentiments soient partagés même si la blonde joue beaucoup de ses charmes, il n’a jamais été certain de ses préférences. Cela dit, son fiancé, surement choisi depuis bien avant sa naissance, semble avoir déjà trouvé son petit joyaux.

Elle hausse des épaules en tournant la tête, la porte s’ouvre et par bonheur, elle voit entrée Abigaël. En huitième année, ses cheveux noirs aussi foncé que la couleur de mon chaudron, ses yeux bleus claires sont toujours limpides et joyeux. Si elle ont bien quelques années de différences, lorsqu’elles sont toutes les deux, ça n’y parait pas. Kathleen se lève pour embrasser son amie sur les deux joues et l’accueille de son plus beau sourire : «Salut Abi ! Comment vas-tu ? » Enfin une distraction digne de ce nom et il peut être préférable de penser à autre chose que sa malheureuse histoire d’amour irréalisable, pour ne pas dire utopique.

« Tu veux boire quoi ?» Je lui demande en lui proposant de lui prendre une bieraubeurre aussitôt après. Il est temps qu’on se détende et que l’on rigole sur nos jolies trouvailles. Il est vraiment temps que l’on vide notre sac.

Kathleen ne savait pas trop sur quel pied danser. Tout allait trop vite, beaucoup trop vite à son goût. Elle prit une gorgée de sa boisson en passant sa langue sur ses lèvres. Elle savait que c’était un vieux reflexe enfantin mais c’était son petit truc, autant elle pouvait se montrer aussi sérieuse qu’un Premier Ministre autant elle pouvait s’extasier de la moindre petite chose qui trainait, comme ce petit liseret de mousse autour de ses lèvres ou encore les oiseaux volant et chantant au dessus de sa tête. C’était sa petite marque de fabrique et qui avait énormement tourmenté le choixpeau durant sa répartition. Il tournait sa tête vers les verts et argent pour son côté malin et fuyant mais également vers jaunes parce qu’elle était aussi loyale qu’intelligente pour les bleus et argents. Ce fut elle, qui avait décidé. Elle ne pouvait se permettre de décevoir ses parents en allant chez les Serpentard alors elle s’était décidé pour les Griffondor où elle y retrouverait pas mal de ses personnes avec les mêmes centres d’intérêts qu’elle. C’était ce qu’elle croyait, au départ.


Au final, elle voulait et passait plus de temps que possible avec les élèves d’autres maisons et plus particulièrement une verte. Aussi froide et populaire qu’elle, il n’existait personne et pas à sa connaissance. Heureusement, elle se sentait moins étrange lorsqu’elle arrivait enfin à se poser et partager la table avec la Serdaigle qui faisait enfin son entrée. La rouge s’était empressée d’aller à sa rencontre pour la saluer et surtout l’accueillir comme elle aimait si bien le faire : de manière très chaleureuse. « Salut Kate, bien et toi ? » C’était un peu étrange
La rouge avait acquiescé aussitôt pour confirmer ce qu’elle allait dire : « Comme toujours, au sommet de ma forme ! » Kathleen s’était rassise en prenant une profonde respiration, glissant ses mains dans la hanse du pichet ou sa bieraubeurre pour en boire une autre gorgée. Elle avait l’impression d’en avoir bu des litres alors qu’elle en était à sa première.


La Weasley ne pouvait pas s’empêcher de sourire à la réflexion de la préfète : « Je sais vraiment pas comment vous faites pour boire de la bière au beurre. Si un jour tu veux venir passer des vacances à Canterbury avec moi, je te montrerai les bières moldus. En attendant, je crois que je vais juste prendre un thé pour me réchauffer un peu. » En haussant des épaules, elle laissa son amie commander son thé fétiche de véritable petite anglaise et lorsqu’elle était revenue, Kathleen répondit : « Ce serait avec plaisir mais si je ne revenais pas pour les vacances, mon père rameuterait toute la réserve dragonne pour me retrouver… La honte ! » plaisantais-je en riant. Elle pressa ses mains contre le pichet en bois. J’avouais que ça faisait du bien de pouvoir enfin la retrouver. Cela faisait pas mal de temps qu’on n’avait pas pu se voir et pourtant, on partageait les mêmes murs de classes mais nos maisons nous séparaient bêtement.


« Sinon, tu faisais une drôle de tête avant de me remarquer, un truc qui te tracasse en ce moment? Un élève de griffondor qui s'amuse à te rendre dingue? Ou un élève tout simplement d'ailleurs. Electra? Ou un garçon? » Par contre, les questions étaient si nombreuses qu’elle en perdait le file. Elle était si enjouée de retrouver la rouge, la franchise se lisait sur son visage mais elle devait froncer les sourcils, signe d’une concentration extrême, pour me souvenir de toute première chose qu’elle lui avait demandé : « Je vais commencer par le début et si j’oublie quelque chose, n’hésite pas à me le rappeler. » Commença t-elle par répondre en souriant doucement. « Oui et non. En fait, pas vraiment, j’pense que je rêvais plutôt que cauchemarder. Electra.. ? Nooon, elle est si loin dans mon esprit.. Tu sais le proverbe moldu : “Loin des yeux, loin du coeur !” et puis.. Tu sais autant que moi que je fais peur aux garçons.. Je n’ai malheureusement aucun contact masculin.. Bref, Et toi ? Raconte !! Je suis sur que tu as des choses plus croustillantes à me raconter ! »